Le docteur n’est pas si bon “vendeur”
La particularité de Cochin et d’autres CHU en France est de combiner soins, recherche et enseignement. A ce titre, ils peuvent vous proposer des protocoles expérimentaux auxquels les hôpitaux “standards” n’auront accès qu’une fois qu’ils auront été validés.
Plusieurs personnes m’avaient déconseillé d’accepter tout protocole non validé avec, pour chacun, son histoire horrible à la clef. Si on combine cela avec le niveau “marketing” assez moyen du docteur qui dirige tout cela (après tout c’est pas son boulot), j’aurais du dire NON tout de suite. Mais, heureusement, je pouvais compter sur mon équipe de skieurs, la Fabulous Traveling Diagnostic Team (remember?). Le protocole proposé était en fait la combinaison de deux soins (chimio par pilules tous les jours plus quatre séances de chimio par injection) ayant fait leurs preuves chacun de son côté, mais dont on soupçonnait que, conjugués, ils seraient encore plus efficaces. C’est bien ce que m‘avait expliqué le docteur Zeus. La team ski alpin, connaissant ledit protocole, particulièrement suivi à Lyon sous le nom de Master Protocole (ça tape tout de suite non?), a validé et m’a conseillé d’accepter. Je suis obligé de les remercier encore une fois, car sans eux, j’aurais été beaucoup moins sûr de mon choix.
Yes or no?
C’est un peu le problème dans ces cas-là. Vous n’y connaissez rien et vous faites face à un médecin que vous ne connaissez pas, qui vous propose un protocole qui lui semble, à raison, le plus approprié. Mais comme c’est encore expérimental, il faut que vous signiez un tas de décharges, lisiez un tas de documents, dont certains ne sont pas franchement rassurants. En gros, vous avez un choix déterminant à faire rapidement, mais vous êtes relativement dubitatif, surtout quand vous lisez qu’il est possible que vous soyez dans le groupe témoin, celui qui sera soigné avec un traitement plus standard.
Le doc vous assure que ça ne se passera pas et qu’il est là pour répondre à toutes vos questions, mais à peine il répond à la première, vous sentez que ça coince: vous n’êtes bien sûr pas au même niveau de connaissances médicales et il va falloir apprendre à se connaître pour saisir les subtilités venant de part et d’autre. En plus, tout ça se passe par mail (ah oui je suis rentré chez moi entre l’examen du cœur et la Chimio #1 après l’entrevue initiale) et le doc répond systématiquement à côté de la plaque ou vous renvoie une question en guise de réponse. Communication un poil brouillée au début dans mon cas, ce peut être plus clair dans d’autres et avec d’autres personnes. Je précise malgré tout que j’avais toute confiance en docteur Zeus, une intuition, une espèce de feeling parallèle et étranger à tout raisonnement logique, que j’écoute souvent et qui a souvent raison.
Mes skieurs m’ayant de plus conseillé d’y aller tout shuss, j’ai lu les docs, signé les papiers et tout est allé pour le mieux finalement.