Avant de publier, quelques années étant passées par là, je suis retourné encore une fois voir ce qui se disait sur la question. J’ai même laissé des coms 😉 . Je suis tombé sur David Bessis, Olga Paris-Moraskevich et quelques profs qui tentent de rendre les choses plus claires sans y arriver, en tout cas pour des brêles comme moi… Bref, pas de gros changement: les gars font juste mine de tenir compte du fait que des gens sont nuls en maths, qu’ils ont compris que leur matière paraissait rébarbative à beaucoup. Et pourquoi ont-ils compris cela ? Ou plutôt, pourquoi est-ce un problème ? Parce qu’ils commencent à manquer d’étudiants dans la branche, depuis la réforme qui rend les maths optionnelles dans certaines classes… Je pense que sinon tout irait bien pour eux. No problemo!
Psy Maths
Le pire est qu’ils se méprennent totalement sur l’état d’esprit dans lequel on se trouve. Certains posent, par principe, qu’on reste nul en maths parce qu’on a honte de dire qu’on ne comprend pas et qu’on ne pose pas de questions. Je n’ai jamais eu honte personnellement de ne rien comprendre aux maths, parce que justement, partout ailleurs, dans les autres cours ou dans la vie réelle, je comprenais soit très bien, soit aussi bien que tout le monde. Mais bizarrement, pas en maths. Et des questions, j’en ai posé, mais, comme je l’ai déjà dit, mes profs étaient aussi incapables de voir dans quels abysses d’incompréhension je me trouvais que de nous motiver ou même de piquer notre curiosité.
On nous parle aussi de « peur des maths ». Là encore, faux diagnostic en ce qui me concerne. Je n’ai jamais eu peur des maths, je n’y ai juste absolument rien compris. Je n’ai pas peur d’une porte fermée : si je n’arrive pas à l’ouvrir, je m’en désintéresse et je franchis celle qui s’ouvre, où je suis, de plus, bien accueilli. C’est extrêmement différent.
L’une des intervenantes YT nous narre également sa joie d’être chercheuse en maths, se persuade qu’elle parle à ceux qui n’y comprennent rien (c’est même dans le titre de la conférence TedX), ce qui n’est absolument pas le cas, je suis bien placé pour m’en rendre compte. Elle nous évoque de temps à autres, nous autres disgraciés des maths, mais sans approfondir, ne parlant en fait qu’aux autres, qui ont au moins des notions de base ou alors sont déjà convaincus. Bonus, le moment où elle explique que ses deux parents et deux de ses grands-parents étaient mathématiciens. A part ça, on serait tous également armés devant les mathématiques.
En réalité, rien ne change: ils continuent à s’adresser à leurs pairs, à leur fans, à des matheux, et encore une fois, tu te retrouves dehors (pas tout seul cette fois si j’en crois certains commentaires) et eux, dedans. La boucle se répète, encore et encore. Ça s’appelle comment ça déjà en maths ? Une boucle récursive non?