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Web

Je fais partie des gens qui se sont lancés avec enthousiasme sur le web assez tôt, autour de 1996/97. A l’époque où on y accédait encore au terme d’une attente d’une minute minimum, ponctuée de bruits de fax se terminant par des « dzoïng boïng doïng ». On se faisait jeter au bout de 30 secondes de surf pour raison inconnue et injustifiée, mais c’était l’état de l’art en cette fin de 20e siècle. Passionné, je passais mes nuits dessus, essayant de comprendre la mécanique derrière tout ça. Et ce qui devrait arriver arriva: je commençais à faire des sites. En HTML d’abord, puis voilà que je croisais des javascripts, et, plus tard, des pages en PHP. Je me suis lancé dedans tête baissée, j’avais la quarantaine.

lignes de code
Photo de Markus Spiske sur Unsplash

Et rebelote : pour les scripts comme pour la théorie musicale, il me fallait des plombes pour assimiler une notion que des matheux portaient dans leur ADN. J’en ai vraiment chié et j’ai compris ce que j’ai pu. Mais je n’ai jamais été à l’aise avec la programmation parce que même quand j’analysais bien la situation, que je réduisais un processus à une suite d’étapes simples, je n’avais pas les réflexes du mec bon ou ne serait-ce qu’à l’aise en maths. Je me compliquais la vie faute de vision claire des possibilités offertes par le langage.

Commençant à détailler des scripts PHP assez simples, j’ai vu qu’il y avait des fonctions. Je n’ai pas fait le rapprochement tout de suite, parce que les fonctions, je devais déjà avoir zappé au bahut quand on les a vues. Sûrement aussi à cause de ma lenteur habituelle à percuter. Mais c’est là que j’ai compris qu’on déclarait des variables pour pouvoir les utiliser dans les scripts et qu’ainsi, le script était opérant quelle que soit la valeur qu’on donnait à la variable. Ça a mis une à deux semaines à faire son chemin dans ma tête.
Et soudain : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! Une variable, ça varie ! » C’était donc ça dont j’avais vaguement eu des échos au lycée, des valeurs qui variaient. Les variables, c’était donc bien du français ! Dans un effort de mémoire surhumain, je me souvins alors que j’avais aussi entendu parler de constantes. Avec un peu de chance, c’était des valeurs qui ne changeaient pas, du coup, elles étaient constantes. Super ! Mais… beaucoup, beaucoup trop tard ! Les maths m’avaient tellement “traumathisé”, je doutais tellement que le langage mathématique ressemble à du français standard que j’avais fermé mentalement toute possibilité de correspondance entre les deux.

Puisqu’on est dans le numérique, j’ai aussi appris au fil de l’eau à me servir d’un certain nombre de logiciels, les mêmes que tout le monde dont Excel… Je ne vous surprendrai pas en vous disant que je n’ai jamais été très à l’aise avec ce truc dont les grilles m’ont toujours évoqué une prison, une cage. Sachant qu’il me faudrait l’utiliser de temps à autres, je me lançais avec les formules et tout ça. Et un jour, voulant faire un tableau du genre recettes/dépenses, je cherche la formule pour les soustractions. J’avais déjà repéré SOMME et PRODUIT, je cherchais donc DIFFERENCE ou un truc comme ça. Et… rien! Je me renseigne auprès d’un pote qui me rit au nez m’expliquant que, bien entendu, il n’y a pas de fonction DIFFERENCE puisqu’il suffit d’utiliser SOMME en ajoutant un nombre négatif. Ben oui, 10-9 c’est la même chose que 10+(-9). Alors à quoi bon une fonction DIFFERENCE hein? Ha ha ha !

Je ne kiffais déjà pas trop les tableurs avant ça mais, de ce jour, je les ai pris en grippe et me suis avéré incapable de faire le moindre progrès dans leur utilisation.

Chat prisonnier
Les tableurs, leurs cellules et moi – Photo de Thomas Park sur Unsplash