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Contrôle, cash et contrainte

Autre étape importante dans la prise de contrôle sur nos vies, la fin du cash. Enfin, ils aimeraient bien et ils font tout pour.

Je me rappelle lorsque l’idée est devenue publique, les gens, étaient sceptiques, d’autant que le numérique n’était pas aussi entremêlé à nos vies qu’il l’est aujourd’hui. On ne voyait pas trop alors comment ce serait possible. Mais nos grosses têtes ont commencé soft et, comme d’habitude, ont invoqué les coûts de fabrication, de recyclage des pièces et billets usagés et surtout, bien entendu, la lutte contre les fraudes et les trafics.

C’est le même principe qu’avec le terrorisme: un type a réussi à prendre l’avion avec des semelles pleines d’explosif ? Des millions de blaireaux (dont moi) sont obligés de retirer leurs pompes quand ils veulent prendre l’avion. Les narcos et les marchands d’armes déposent de grosses sommes illégales en fraîche sur des comptes exotiques ? Des millions d’européens ne peuvent plus acheter un produit en liquide s’il dépasse 1000 euros.

Photo de Omid Armin sur Unsplash

C’est un peu plus complexe que ça (voir ici), mais c’est bien du foutage de gueule: les narcos et les autres ont depuis longtemps cessé de porter des valises à Genève ou au Costa Rica. L’argent se refait une virginité en sautant de compte en compte en quelques secondes, pis c’est tout! Pendant ce temps, tous tes achats de plus de 1000 euros sont tracés puisque tu es obligé d’utiliser un moyen de paiement autre que le liquide. Le seul moyen d’y échapper est de ne pas avoir de compte en banque, donc ni chéquier, ni carte bleue. Et qu’est-ce qui empêche que demain la barre soit placée plus bas? A 500 euros par exemple?

Et tiens, parlons-en justement du billet de 500 euros. Toujours en circulation mais plus produit depuis début 2019. Là encore, une des raisons invoquées est qu’il facilite la fraude et qu’on le retrouve souvent dans des affaires louches. Alors on se dit que, de toute façon, on n’avait pas l’intention de se balader avec des billets de 500 euros en poche, que c’était une lubie des allemands (sont cons ces allemands hein LOL), et que la plupart d’entre nous n’en ont même jamais vu un en vrai. Alors…

Oui mais… Ça fait partie de la même logique que le plafonnement des paiements en cash: on accentue le contrôle sous prétexte de mener la vie dure aux fraudeurs fiscaux. Ha ha ha ! Mais quelle plaisanterie! Les gars ont tous les moyens de “frauder légalement”, tandis que toi…

Photo de Sher Ali Khan sur Unsplash

En réalité, ça se combine avec le sujet du post précédent (et de celui qui suit) pour chaque jour, resserrer les liens autour du citoyen lambda, pas qu’en France, pas qu’en Europe, partout dans le monde. Jusqu’au point où il se retrouve ligoté à coup de dépenses contraintes, de montants plafonnés, de taxes diverses, et sans interlocuteur facile à identifier, vu que, parallèlement, on dilue les responsabilités au maximum.

Il faut que le citoyen, même moyennement riche, pas assez riche ou carrément pauvre devienne RENTABLE ! Rentable en cela qu’il participe qu’il le veuille ou non, qu’il en ait les moyens ou non à faire tourner la société de consommation et de production effrénée. De gré ou de force, il va y participer sauf à se retirer dans un hameau au fin fond de la Creuse ou de l’Ariège. Et encore…

Unilatéralisme et àquoibonnisme

Quand ça lui pèse de trop et qu’il envahit les ronds-points, on organise un grand débat qui l’occupe un temps et justifie qu’on le chasse de ses lieux de contestation « Manu militari » 🙂. Pour faire bonne mesure, on annonce des dépenses qui étaient pour la plupart déjà inscrites au budget et, quand ça s’est un peu calmé, ben on fourre tout sous l’tapis jusqu’à la prochaine fois. Et je ne parle même pas de la Convention citoyenne sur le climat qui avait pourtant porté ses fruits. Mais finalement aucun n’a été jugé digne d’être dégusté.

On aboutit donc à une combinaison dangereuse: renforcement du contrôle sur chacun, sauf sur les un ou deux pour cent superthunés qu’on ne veut pas s’aliéner, faux intérêt pour les aspirations du peuple censé pourtant “être souverain”, puis abandon des mêmes sujets par décision d’en haut et lassitude/résignation d’en bas.

They live !!!

Pendant ce temps, par un tour de passe-passe assez inattendu, l’extrême droite se pare de tous les atours de la France qui protège, qui écoute et caresse l’électeur dans le sens du poil. La droite se croit dans l’opposition alors qu’elle est au pouvoir. La gauche, elle, s’est perdue quelque part entre le wokisme, l’homme déconstruit, la justification de l’injustifiable, l’écologie sans colonne vertébrale, et… la récupération indigne. Sur ce dernier point, la photo de Panot faisant face sans vergogne à Simone Veil lors de l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution donne juste envie de pleurer. Mais je m’égare…

Revenons donc à nos moutons: si demain le cash disparaît, non seulement on pourra tracer toutes vos dépenses, tous vos mouvements de fonds, mais on pourra aussi vous couper les vivres d’une seconde à l’autre. Oh, on n’aura même pas pas besoin d’un gros méchant pour le faire, rien d’ouvertement machiavélique. Il suffira, comme c’est déjà le cas, que vous arriviez à zéro sur votre compte ou que vous dépassiez votre découvert autorisé et ça se fera automatiquement, fantômatiquement. Personne ne sera responsable, sinon vous-même. Oui, mais, grosse différence, y aura plus de liquide caché dans un pot à sucre, pas de poire pour la soif, car de toute façon ça ne servirait à rien, puisqu’aucun commerçant n’en voudra plus. Joliiii !

Sans compter tout ce qu’on pourra tirer d’un point de vue marketing de vos achats qui, auparavant passaient inaperçus (boulangerie, primeur, journaux, cigarettes etc.).

Alors la disparition du cash, à vos marques… Prêts? Partez!

Wesh gros!

P.S. Une lectrice souligne aussi que, je la cite: « L’utilisation exclusive du paiement dématérialisé induit forcément un glissement vers la consommation car les achats ne représentent qu’un montant dénué de vision globale sur ses finances. »
Que du bon non?

P.S.2. Un autre lecteur me fait remarquer que la période Covid a été une « révélation » pour les banques. Ils ont constaté, expérimenté, l’ampleur de la manne que représentaient les paiements en ligne et les frais associés, lorsqu’ils étaient généralisés. Cela a rendu les banques encore plus actives sur la question de l’éradication du cash.