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Le dire, ne pas le dire?

A qui le dire? Pourquoi ? Comment ? A quel moment ?

C’est l’une des multiples questions que l’on se pose assez vite: je l’dis ou pas? Vous faites d’abord un peu le tour de ceux qui sont au courant pour diverses raisons, souvent plus circonstancielles que volontaires, puis de ceux qu’il faudra forcément mettre au courant à moins de le leur cacher et de paraître de plus en plus bizarre durant les conversations à venir. Vous pesez le pour et le contre, pour finir par prévenir essentiellement la famille, les gens avec qui vous travaillez sur divers projets, vos potes les plus proches, et, pour ce qui me concerne, j’ai décidé de laisser les autres tranquilles, ce qui, par boomerang, m’a aussi assuré une certaine quiétude.

Inutile de charger la mule et faire porter à d’autres le poids de nos propres soucis, quand cela ne s’avère pas nécessaire. Inutile également d'introduire, voire d'entretenir, un pathos qui ne fait que vous distraire de l’objectif réel: aller mieux, guérir. Pour ceux qui vous aiment vraiment, c’est une charge mentale supplémentaire, quelque chose qui vient les déprimer par bouffées, qui les rattrape au détour d’une conversation, d’un reportage, d’une lecture. Pour les autres, ça peut les pousser à vous considérer “out of order” comme un truc qu’on laisse sur le bord de la route parce qu’il n’est plus en état de marche, qu’il est rouillé ou obsolète. Je l’ai vécu avec deux ou trois personnes pour qui cancer = condamné = inutile = plus de nouvelles. Bref, ne vous sentez pas oublié si nous nous sommes parlé depuis le 20 janvier 2023 et que je ne vous aie pas mis au courant, ça n’a rien d’un quelconque jugement de valeur porté sur notre relation, il peut s’avérer aussi important de ne pas le dire que de le dire à quelqu’un.

Ne pas l’annoncer urbi et orbi m’a aussi permis de ne pas tourner en boucle sans arrêt sur l’hosto, la maladie, le traitement, de ne pas basculer dans l’état de “malade professionnel”, la teneur de mon mal ne m’y obligeant pas. Je n’avais pas non plus envie de recevoir 5 000 messages FB de “Courage, accroche-toi, et blablabla” même sincères, même envoyés avec les meilleures intentions du monde. Je n’avais pas envie de me plaindre ou de me faire plaindre, pas envie de conseils nutritionnels moins le quart et contradictoires… Je pressentais que les quelques conseils utiles seraient noyés dans un mix de bons sentiments et de médecine de comptoir. Bref, je n’avais pas besoin de tout ça.

Ni de courage finalement: je ne considère pas que “passer à travers” mon cancer (si on peut dire ça comme ça) m’ait demandé une quelconque bravoure. J’avais juste besoin d’un point de mire, d’un objectif clair, d’un peu d’organisation et du soutien discret de ceux qui étaient au courant.

Encore une fois, tout ceci est valable pour mon cancer versus moi-même. Avec un cancer plus méchant ou une personnalité différente, j’aurais peut-être réagi différemment. Passer par là c’est une expérience intime qu’on ne peut juger ou évaluer de l’extérieur, on s’en rend bien compte quand on la vit.

Durant mes longues attentes en diverses salles du même nom, Il m’est arrivé de ne pas apprécier les réactions d’autres malades, trop égoïstes, trop théâtraux ou encore trop soumis, mais je n’ai jamais rien dit, jamais fait preuve d’impatience ou d’agressivité avec ces gens, car vivant finalement cette épreuve dans un certain confort, médical, financier (là je dis juste que me soigner ne me coûtait quasiment rien), et même “pathologique”, je ne me sentais pas le droit de juger ou commenter les réactions des autres.

Solitaire malgré tout

On est face à soi-même, face à un truc énorme qu’on n’a absolument ni désiré, ni anticipé, face à une montagne de rendez-vous, de démarches administratives, face à un chamboulement du quotidien, face à des choix plus ou moins importants à faire rapidement. On a plus ou moins d’options, d’aides, de douleurs ou pas, bref, chacun fait ce qu’il peut.

Aucun “Judgement” pour une fois.

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