P.S. Comment j’ai détesté les maths

Je suis également tombé sur “Comment j’ai détesté les maths” un film censé donner la parole aux exclus des maths et même à ceux qui se débrouillent mais ne les aiment pas. Alors, dans un premier temps, effectivement, on entend des gens (pas vraiment) expliquer pourquoi ils n’aiment pas les maths. C’est plus de la réaction allergique que de la réflexion sur le sujet, à part deux ou trois personnes.

On glisse progressivement vers quelques intervenants qui tentent des trucs, c’est déjà plus intéressant. Puis un gros tiers est réservé finalement toujours aux mêmes. On nous montre à quel point ils s’éclatent pendant un colloque mathématique, à monter des algos qu’ils inventent pour ne jamais se retrouver deux soirs de suite à la même table avec les mêmes personnes, histoire de se mélanger. Trop bien, mais franchement, rien à battre! Et quand j’entends Villani (encore lui, désolé parce qu’a priori il m’est plutôt sympathique) expliquer qu’il a tellement entendu de gens dire qu’ils étaient derniers de la classe en maths, qu’il en vient à douter car ça ferait vraiment trop de derniers, je réponds que dans notre lycée on avait deux terminales littéraires. A vue de nez, dans la mienne, on était 4 ou 5 vraiment nuls en maths sur 27. Si j’extrapole ça fait disons 8 pour notre lycée en terminale littéraire. Combien de lycées en France? Combien de classes par lycée? Par collège?
Son raisonnement est typique de quelqu’un qui n’a jamais eu de réel souci avec la matière dans sa jeunesse et pense donc que les gens exagèrent leurs difficultés. Le gars n’était peut-être qu’avant-dernier, ou antépénultième, et alors? Qu’est-ce que ça change? Rien, il était ou se sentait aussi nul.

Je préfère encore l’autre intervenant, Françoic Sauvageot qui aurait, si j’ai bien compris, arrêté d’être chercheur pour devenir enseignant et qui explique, son prof lui ayant demandé dans son adolescence d’aider ses condisciples moins en réussite, qu’il s’est rendu compte à ce moment-là que tout ce qu’il voyait, comprenait et concevait comme des évidences, tout cela, qui ne lui avait posé aucune difficulté, était, pour d’autres des obstacles infranchissables ou des trous noirs qui les plongeaient dans des abîmes de perplexité. Après, on a une bonne partie qui est une sorte de “mea culpa” non assumé sur les maths modernes. Ça explique en partie les raisons de la galère que j’ai vécue.

Si cela vous intéresse le film est sur YouTube en intégralité: