Un p’tit plaisir de la vie

Pourquoi s’en priver?

Aujourd’hui Marie a décidé de fêter son anniversaire avec nos amis d’Etampes en organisant un “apéro dinatoire”, je sais, ça sonne un peu ridicule dit comme ça, mais c’est en général très cool.

Donc je monte vers la zone commerciale du Grand Frais pour aller chercher quelques trucs qui manquent, dont des “Sakakaka” pour les promenades du chien. Je pénètre dans le Maxi Zoo dont le nom (Maxi) n’a rien d’exagéré. Devant la caisse, se tient une femme qui doit avoir la cinquantaine et qui, sans doute par souci de cohérence, mesure vraisemblablement environ un mètre cinquante. Elle discute, smartphone à la main sur le choix des croquettes qu’elle aimerait acheter, mais pas cette fois-ci, la prochaine fois, quand elle reviendra à Etampes, parce qu’elle a vu que, maintenant, Maxi Zoo était moins cher… Enfin moins cher que Machinchose, mais si, Machinchose, sur le net, vous connaissez pas?.. Elle l’a encore vue hier cette pub, sur Facebook, mais elle ne sait pas trop ce qu’elle a “cliqué” sur son smartphone, car, là tout de suite, elle ne trouve plus la réduction et bla et bla et bla et blablabla.

Pôpôpoooop !

Je déniche mon paquet de Sakakaka au milieu du magasin, et je retourne vers la caisse… qu’elle bloque toujours avec ses histoires, vu qu’elle a quand même un ou deux achats pour aujourd’hui qui sont déjà enregistrés, mais pas encore payés. Au bout de cinq minutes, je demande poliment si je pourrais, moi, payer, afin de les laisser poursuivre tranquillement. Là, la miss me toise du haut de son mètre cinquante et me sort:

— “Oh mais bien sûûûûr Môssieur… si vous êtes si presssséé, allez-y!”

J’ai bien saisi l’ironie de son ton et noté sa gestuelle faussement révérencieuse, mais je réponds qu’en effet, j’ai encore quelques courses à faire ensuite, d’où ma demande.

Puis, le truc arrive, comme sorti de nulle part:

— “Oh mais vous savez, on peut s’agiter autant qu’on veut hein, on finira bien tous par mourir, et vous aussi monsieur… (air goguenard).”

Et là, je sais que c’est vache, mais je n’ai pas pu m’empêcher de me faire ce petit plaisir, tranquille, souple, léger:

— “Je crois que je suis au courant oui: j’ai un cancer.”

— “Ah… euh… rfrm… rhô…”

La vendeuse, très adroitement, l’emmène voir le prix des croquettes dans les rayons, à la recherche de la réduction perdue, pendant qu’un autre vendeur s’occupe de mon paiement. J’avais beau lui tourner le dos, j’ai pu déguster, sa gêne, ses doutes (il a vraiment un cancer ou il se fout de ma gueule?), l’amusement discret de la personne qui l’accompagnait et l’efficacité du personnel du magasin pour désamorcer une situation embarrassante.

C’était la première fois que je faisais ça depuis que je connaissais mon état, d’autant que je ne voulais pas trop en parler, mais j’avais l’impression d’être dans la peau de Benjamin Malaussène au service après-vente de sa grande surface, sauf que moi je ne faisais pas semblant. J’aurais bien dit “Mort aux cons” mais le ridicule ne tue pas: il éclabousse, c’est plus fun 😉

 

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