Chimio #1

Où je prends le premier quart

Le protocole prévoit quatre séances de chimio par intraveineuse. Comme j’habite à cinquante bornes de Cochin, on me fait venir le jeudi midi et on me libère le vendredi à la même heure, L’injection des produits est prévue le jeudi dans l’après-midi. Cela permet aux soignants de m’avoir sous la main en cas de problème consécutif à l’injection des produits.

Quand j’arrive, le climat social est agité et certains personnels n’ont pu se rendre au travail: les chambres ne sont pas prêtes car on manque de monde pour nettoyer les sols. J’attends donc dans “la salle des familles” en compagnie de deux autres malades. On nous sert un repas pour tuer le temps et c’est là que j’aurai cette discussion à propos de la manière dont on apprend sa maladie. Les sols ont été nettoyés, on peut prendre possession de nos chambres.

Comparée aux chambres doubles d’Achard ou des urgences, on monte d’un cran question confort: chambre individuelle, bien plus récente, avec une douche capable d’évacuer l’eau plus rapidement, en évitant donc toute inondation, chauffage réglable pour de vrai etc. Je m’installe, mets mes vêtements dans l’armoire, j’ai droit, pour cette première, à un défilé de toutes les parties prenantes. Comme on n’a pas pu trouver un rendez-vous pour poser la chambre implantable avant cette chimio #1, on me fixe un cathéter dans le bras droit qui va être raccordé à tout un fouillis de tubes dérivations, et robinets, dont le rôle va être de vider cinq poches suspendues sur un portant.

Pipedream

En gros, trois de ces poches contiennent un truc genre sérum physiologique. Leur rôle est de nettoyer. Les deux autres contiennent la chimio. On commence par un nettoyage qui dure moins de dix minutes, puis une première poche pendant quinze/vingt minutes, re-nettoyage, vient alors la grosse poche de chimio qui va s’écouler pendant une heure, puis nettoyage. Pour faire simple: les poches sont toutes raccordées à un embrouillaminis de tuyaux, avec des vannes qui permettent d’ouvrir tel ou tel chemin, les produits arrivent tous in fine dans le même tuyau et pénètrent dans une machine qui alerte en cas de bulle d’air, de mauvais écoulement (pour cause tuyau plié par exemple). Ça ressort ensuite vers un énième tuyau relié à votre cathéter.

La machine qui fait Ping.

Le processus est plutôt smooth: la machine vous alerte quand une poche est bientôt finie, puis quand elle est finie. Vous appelez l’infirmière grâce à la télécommande magique pour qu’elle tourne les robinets, règle le débit, indique un certain nombre de données à la machine et on recommence à chaque poche de produit. Comme j’ai un cathéter dans le bras, je ne dois pas trop bouger le bras droit parce que la machine perçoit certains mouvement comme un tuyau bouché et se met à couiner désagréablement plus le fait que vous êtes obligé d’appeler l’infirmière pour qu’elle checke le truc. Sans parler de la légère trouille la première fois que ça arrive: Mais que se passe-t-il? Oui Kesskisseupasstil? Rien? Bah tant mieux alors…

Suite à cette première chimio, je passe plusieurs fois aux toilettes pour “liquider le liquide” et dans la soirée, j’ai les jambes un peu lourdes, c’est tout. Le lendemain, une fois rentré, j’aurai un hoquet bien chiant pendant une heure, le temps que je vérifie auprès de Gaëlle si je pouvais prendre un Primpéran pour ça et qu’il fasse effet. Le coup de massue vient le dimanche suivant: grosse fatigue, journée au ralenti, bon à rien à part traîner dans l’appart. Le lundi et le mardi, je sens que ça revient et le mercredi je me sens tout à fait bien.

 

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