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Phlébite?

Un train peut en cacher un autre

Tout commence fin octobre/début novembre 2022 avec une légère douleur dans le mollet droit. Rien de bien méchant dans les premiers jours… Puis cela s’accentue, au point de m’obliger à boitiller et de me décider à aller consulter. Ici comprenez : « Marie, ma compagne, m’a suffisamment pris la tête pour que j’aille consulter », c’est même elle qui m’a obtenu le rendez-vous.

J’ai vécu 58 ans à Paris et j’ai vu l’accès aux soins se dégrader dans la capitale, mais je peux aujourd’hui témoigner que c’est peanuts comparé au désert médical de certains coins d’Ile-de-France. À Étampes, ville de 35 000 habitants, un seul médecin acceptait de nouveaux patients en tant que médecin traitant. Il est devenu notre médecin traitant par la force des choses: on ne s’en plaint pas, mais on n’a pas eu le choix. Comme il tente de faire son job le mieux possible et qu’il accepte aussi des gens sans rendez-vous, ben l’attente dans la salle du même nom peut atteindre couramment 3 ou 4 heures. Alors on bougonne parce que c’est long mais s’il ne les recevait pas, qui le ferait ? Et je n’imagine même pas ce que vivent les habitants de régions encore moins peuplées.

Ce jour-là, il me reçoit rapidement, ausculte mon mollet et diagnostique une inflammation des tendons ou d’un autre truc (m’en souviens plus vraiment) et me prescrit en plus d’un antidouleur, une prise de sang avec dosage des D-dimères, en gros des traces laissées par le combat du corps contre une phlébite (caillot dans une veine). De ce côté-là c’est cool : on a un gros labo à Étampes, rendez-vous rapide, résultats rapides communiqués au médecin et au patient via internet. Nickel. Le médecin me rappelle parce que, bien sûr, c’est la teuf aux D-dimères là-dedans : « Vous avez une phlébite je vous prescris donc une échographie du mollet, à faire dans les 10/15 jours pour tenter de localiser un caillot. Il me donne les numéros de téléphone de deux cabinets qui font ce type d’examens, l’un à Étampes, l’autre à 15 bornes.

Premier appel, pas de rendez-vous possible avant 3 mois. Je lâche un : « Vous rigolez ? » qui ne passe pas du tout à l’autre bout du fil. On m’envoie bouler d’un ton acerbe, et on me raccroche au nez. J’appelle le deuxième en évitant tout commentaire « désobligeant », sans plus de succès.

Avec l’antidouleur, les choses se calment, donc je laisse tomber, contrairement à la phlébite qui, le vendredi matin, a tellement fait gonfler mon pied droit en bloquant la remontée du sang, qu’elle m’empêche quasiment de le poser par terre. J’avance à moitié plié en deux, tel Quasimodo. Je passe la journée comme ça, je fais même pas mal de trucs. Le samedi, rebelote en moins actif parce que ça commence vraiment à devenir insupportable et, le dimanche soir, je décide (Ici comprenez : « Marie m’a suffisamment pris la tête etc. ») d’appeler le 15.

Après avoir été triomphalement descendu de mon 3e étage en chaise à porteurs, par un double mixte d’infirmiers, je me retrouve aux urgences de l’hôpital d’Étampes.

Note pour plus tard : refait récemment il est en plein bois à 2,5 km environ du centre-ville.

On me met sur un lit que l’on place contre le mur à la suite des autres et commence l’attente au milieu des respirations difficiles, des gémissements, des emportements de tel ou tel qui exige d’être soigné car il a mal, persuadé qu’il est le plus touché et que les autres ne font que de la figuration dans son parcours hospitalier.

Chacun a droit, à plusieurs reprises, à son petit questionnaire : à l’admission, puis avant l’auscultation, puis pendant. Les mêmes questions reviennent : vous avez une mutuelle ? des allergies ? vous avez déjà été opéré ? quand ? de quoi ? Bon, je ne suis pas trop mal tombé : au bout de deux heures, le médecin qui me prend en charge est plutôt efficace. Anticoagulant, explications, ordonnance, je lui fais remarquer que deux béquilles ne seraient pas de trop, vu que j’ai de plus en plus de mal à poser le pied par terre. Il les rajoute, me prescrit une échographie (la fameuse) du mollet pour le lendemain parce que la nuit, à l’hôpital d’Étampes, personne ne fait d’échographie. Et il me relâche vers minuit.

Or à cette heure-là, pas de bus, pas de taxi. Je demande à l’accueil s’ils ont des numéros de taxis ou un accord avec une compagnie pour que les malades puissent rentrer chez eux. Ben non. On me lâche un numéro de VTC, j’appelle : « Ah ben non là tous mes véhicules sont sur un tournage, désolé… ». Voilà, en gros tu peux pas marcher plus de trois mètres sans t’asseoir cinq minutes pour récupérer et t’as 2,5 km à faire, à pied, pour rentrer chez toi ou alors tu attends 8h45 le lendemain matin, pour les premiers bus. Heureusement, un électricien qui s’était blessé légèrement sur un chantier dans la journée, lassé d’attendre, décide de rentrer et accepte de me raccompagner. Je monte mes 3 étages, le dernier carrément à genoux tellement mon pied me fait mal, mais je sais que demain, je peux aller à la pharmacie et que ça va aller mieux.

Effectivement les béquilles sont un vrai soulagement, les médocs aussi et, le lendemain je retourne faire l’échographie du mollet, avec ma caisse ce coup-là. Bénies soient les boîtes automatiques.

Echographie du mollet

C’est un examen plutôt cool, l’opératrice n’est pas de l’hôpital d’Etampes, un infirmier (ou pas) l’aide à prendre en main la machine qui se trouve sur place. C’est assez zen dans l’ensemble. Les jours suivants, je dois passer prendre les résultats à l’accueil administratif de l’hôpital. Je m’y rends malheureusement à 17h20 pour qu’on me signifie qu’après 17h00 c’est mort. Je rentre en prenant en stop une môme de 6 ans et sa mère qui, arrivées elles aussi trop tard, retournent au centre-ville à pied, marchant au bord de la route, en forêt, sans trottoir, avec un bas-côté indigent.

Je mettrai enfin la main sur mes résultats d’exams deux jours plus tard.

Malade c’est pas mon métier

Le jour suivant, je me rends chez mon médecin traitant, les photos de l’échographie sous le bras, j’attends 3/4 d’heures dans une salle pleine, sans que rien ne bouge. N’ayant pas envie de perdre mon temps, je repars. Je laisse des messages via son secrétariat (apparemment sous-traité) qui demeurent sans réponse. Ça va mieux, donc… j’oublie. S’il veut être au courant de mes aventures de santé, il n’aura qu’à se manifester.

 

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