Je n’avais pas vraiment prévu de revenir sur cette partie du blog, mais j’ai reçu quelques messages ces derniers temps de personnes (merci à elles) me demandant comment j’allais. Voici donc quelques lignes pour vous donner des nouvelles de ma santé (et pourtant j’suis pas pape).
Côté clair
Je ne pète pas des flammes, le contraire eût été étonnant, mais je vais bien. Tout est calme, reposé (entends-tu les cloches tintinnabuler?), stabilisé, under control. Bref, je ne me suis pas complètement débarrassé de mon cancer, mais il est au coin, parti au lit sans manger et confiné dans sa chambre: il me fout la paix. Evidemment, cela implique la prise d’un cachet de chimio tous les jours, des visites de contrôle tous les mois, précédées de leurs prises de sang rituelles et accompagnées de divers cérémonials (si, si c’et bien le pluriel j’ai vérifié): ECG, prise de tension, plus IRM et scanner un mois sur deux.
Si vous lisez ces lignes en tant que “bien-portant” vous vous dites peut-être que ça a l’air bien galère tout ça… Mais non, je vous rassure: on s’y prête de bonne grâce, parce qu’en réalité ce n’est rien comparé à ce par quoi on est passé. Et puis, ces tests, on les a déjà faits dix, quinze, vingt fois. Je pourrais répondre aux questions les yeux fermés et, j’avoue que je pionce maintenant pendant les IRM, malgré le bruit, ça ne me dérange même plus.
Côté obscur
Si je ne ressens aucune vraie gêne dans mes activités courantes (je travaille, je me promène, je voyage), j’ai fait une croix sur le fait de “retrouver le niveau d’énergie que j’avais avant tout ça”. Je sais que ça ne reviendra pas comme avant. Comme je l’ai déjà mentionné, on s’adapte: on part plus tôt, moins speed, moins chargé, accompagné. On force moins, on sait lâcher quand il faut, on se ménage quoi. On économise son énergie mentale aussi parce qu’on en a moins. Donc on essaie de l’utiliser à bon escient, de se focaliser, de ne pas s’éparpiller. On s’habitue à prévoir ses médocs quand on bouge et à ne pas oublier de les prendre chaque jour.
De temps à autres, on se regarde de l’extérieur, on s’évalue, en se demandant ce qui est du à la maladie et ce qui est venu avec l’âge, mais ça n’a guère d’importance finalement. Il y a ce qui te motive, t’intéresse, ce que tu aimes, ce que tu vois, entends, comprends, et la quantité d’énergie, la volonté et la force que tu peux y consacrer. Le reste… Je ne vous cache pas par ailleurs, comme j’en parle dans le Blaugue, que le monde actuel n’incite pas à faire de grand projets, mais ça c’est une autre histoire.
Bises
Wesh Gros!
