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L’annonce

J’vais t’dire un truc, euh alors… euh… comment te dire…

Aussi bizarre que cela puisse paraître, je crois bien que la manière dont on apprend son cancer joue pour partie sur la façon qu’on a de l’envisager et donc de le combattre. D’après mon expérience et mon caractère, il est préférable de recevoir l’annonce de manière progressive ou détournée, avec des explications claires et des professionnels de santé qui prennent le temps de répondre à toutes les questions. Cela permet de mieux comprendre la maladie, d’avoir une vision plus claire de son état de santé et de mieux s’organiser pour la suite.

Une annonce brutale et soudaine peut vous en mettre un coup sur la caboche, comme me l’a raconté un autre patient, plus âgé qui, lui, avait reçu la nouvelle au mois d’août, de la bouche de la remplaçante de son médecin (en vacances) qui était censée lui donner les résultats d’analyses dont le but était tout autre.

— « Bonjour, bon ben voilà, cher monsieur vous avez un cancer… ».

On pourra toujours trouver que ça a le mérite d’être clair, mais apprendre ça aussi abruptement, de la bouche d’une personne qu’il ne connaissait même pas, alors qu’il venait pour tout autre chose, c’était comme de recevoir un uppercut. Il en était resté groggy plusieurs jours, avait eu du mal à l’annoncer à sa femme et tous deux avaient mis un moment avant d’intégrer la nouvelle et de pouvoir y faire face. Fort heureusement, si le mien a également été découvert alors qu’on ne le cherchait pas, j’ai été bien mieux ménagé.

Peut-être est-ce aussi pour cela que je ne suis pas du tout dans l’état d’esprit que j’ai souvent vu des malades adopter: celui du combattant qui va “affronter le crabe, cette saloperie de crabe”. Je ne vois pas le mien comme un ennemi mais plutôt comme une création un peu déviante de mon corps, une expérience interne partie en vrille, à laquelle il faut mettre fin. Je respecte toute autre façon de voir, c’est une affaire personnelle, intime et propre à chacun, à son caractère, aux circonstances et à l’ampleur de la maladie.

Creusons un peu

Chaque cas est relativement unique et vécu de manière intime et personnelle. Car, oui, ce n’est pas la même chose lorsqu’on vous annonce que vous avez un cancer:

a) qui va vous faire crever

b) qui aurait pu vous faire crever si on n’avait pas…

c) qu’on va pouvoir contrôler

d) qu’on va vous retirer

Pas la même chose lorsqu’on vous annonce un traitement sur 6 mois, sur deux ans ou ad vitam eternam.

Pas vraiment la même chose lorsque vous êtes obligé de passer un mois isolé, en chambre stérile, à l’hôpital, tellement le cancer a brisé vos défenses, et quand vous pouvez vivre ça chez vous 95% du temps.

Pas du tout la même chose pour une femme dont les cheveux tombent et un mec qui, comme moi, a la chance de conserver un système pileux quasi indemne.

Toujours pas la même chose lorsque la maladie vous oblige à trimballer une bonbonne à oxygène 24 heures sur 24, ou qu’elle vous empêche de dormir tellement la douleur est intense ou bien encore qu’elle nécessite une chirurgie, et lorsqu’elle ne vous invalide en rien ou presque.

Pas la même chose enfin, si vous êtes seul ou, au contraire, entouré.

Et il y a la loterie de l’âge, de la bonne ou mauvaise condition physique, de l’hôpital dans lequel vous vous êtes rendu.

Peut-être avez-vous maintenant une meilleure idée du nombre de combinaisons possibles. Et puis, quand l’espoir est permis, s’ajoutent la volonté de s’accrocher et les raisons qu’on a de le vouloir.

 

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